vendredi 29 novembre 2019

Quartiers Riches , Quartiers pauvres

Le Caniche et Le Manicou

Un saint caniche d'une blanche pureté
S'affligeait à la vue d'un environnement
Si insalubre qu'il en perdit sa gaieté.
Survint soudain un manicou qui, promptement,
Lui tint discours: "Eh oui ! Cher compère de terre
Bien que nous vivons dans un même territoire
Les uns vivent des vies des plus rudimentaires
Alors que, plus haut, les autres n'ont en mémoire
Que la plus douce des félicités possibles,
Il ne règne spatialement point de justice!"
Le chien éludant ses songes irrépressibles
Émit: " Il n'est point faute aux riches si se tissent
De tels écarts, ils ne doivent leur position
Qu'au dur labeur qu'ils ont enduré depuis tôt"
L'animal des bas fonds le reprit : "Attention!
Ne déformez pas davantage mes propos.
Ce n'est point aux travers de l'aristocratie
Qu'ils sont adressés, mais ceux de la société:
Le système n'atteint pas la méritocratie
Nous , naissant sans présence de notoriété
Et fiables revenus, ne pouvons qu'espérer
Que nos chances ne nous soient jamais soutirées
Car, sans exagérer, en dehors du cocon
De l'élite économique aussi nous trimons;
Si ardu est le dessein d'aiguiser quelconque
Habileté, lorsque n'offre que bagatelles
Notre cadre de vie. Demandez à quiconque,
A l'aide et la force d'une basique pelle,
De vous bâtir le plus majestueux des empires...
Vous en conviendrez que l'outil est mal choisi
Et qu'un pauvre animal ne peut que se sentir
Désarmé face à si laide discourtoisie.
Démuni de tout plan, toute aide et tout espoir ,
N'a-t-on pas pour ultime, unique et vain recours
Que de dépouiller notre homologue le soir ?
Le fort poids de nos requis délits pèsent lourds
Et se propage , alors inéluctablement ...
Vols! Violences! Meurtres! Dans nos tristes quartiers,
Sont, dès lors, renouvelés quotidiennement.
Enfin, ne finirai-je pas sans rappeler
Au combien notre mode de vie de naissance,
Sans se soucier de l'ardeur de notre vaillance,
Influe sans mesure sur notre réussite
Et nous emporte vers de viles exclusions!"
Le toutou scrutant le déplorable site
Vacille entre grand refus et large adhésion
Des idées de cette sale, puis s'exclame:
"Que diable vous efforcez-vous de m'insinuer !
Croyez-vous suffisant d'avancer tel blâme
Sans nul fondement pour me voir pris de pitié
Pour ceux qui embrassent nos mêmes conditions
Que ce soit socialement ou physiquement ?
Et cette place précaire au pied de notre mont
N'est que fait d'un piètre et mauvais discernement
Le vôtre ! Ou bien celui de vos prédécesseurs !"
A ces mots, son valeureux interlocuteur
Se sent on ne peut plus offusqué, sa torpeur
Offre à sa réponse pour son fier partenaire
Un dégoût immense et une haine profonde:
"Vous plaisez-vous tant à jouer l'aveugle en notre ère? 
Ou ne pouvez-vous vraiment pas voir votre monde?
Vous disiez plus tôt que seul le dur travail
Vous permit d'accéder à votre noble aisance
N'est-il point observable qu'en bas nous tiraille
Défauts d'éducation d'ou notre insuffisance
En compétence naît, mais nous la cachons
Honteux de constamment parvenir à échouer
Et concernant pourquoi notre position
Ne vous méprenez point! nous sommes repoussés;
Perpétuellement les centres dynamiques
S'étendent , et donc, le loyers des terrains flambe
Nous ne pouvons rester en ces terres magnifiques
Heureux! Chanceux! Est celui d'entre nous ingambe
Forcé , il part , se marginalise en silence.
Pauvreté pécunière à pauvreté humaine
Nos alentours ne sont pourvus que de carence
Tout est complexité dans notre triste scène."
Le chien ne peux que se résoudre à l'évidence,
L'amertume que causait sa pensée passée
En son être entier lui tira cette réponse :
Je pense que je vous dois excuses ... Pardonnez,
Mon ignorance fut des plus grandes défaillances
Mais que faire pour tous avoir la même chance ? "
La question fût suivie d'une passionnant échange
Ayant pour principal objectif que tout change !


Jonas VALLEY







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